Chaque année, seule une infime partie des déchets électriques et électroniques est recyclée. Le gouvernement a alors imposé de nouvelles mesures écologiques dans son projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, adopté le 10 février 2020. Parmi elles : l’indice de réparabilité, rendu obligatoire pour certains produits dès le 1er janvier 2021. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Quels sont les changements pour le fabricant ? Et pour le consommateur ?
Qu’est-ce que l’indice de réparabilité ?
Comme son nom l’indique, cet indice a été mis en place afin d’informer les consommateurs sur le caractère plus ou moins réparable d’un appareil. Il s’agit d’une note sur 10. En France, elle devra apparaître obligatoirement sur certains équipements électriques et électroniques à partir du 1er janvier 2021, qu’ils soient vendus en magasin ou en ligne. Son but ? Lutter contre l’obsolescence programmée et privilégier la réparation pour limiter les déchets.
Cet indice devrait donc inciter les fabricants et distributeurs de matériel électrique à prolonger la durée de vie de leurs produits. Il encourage également les consommateurs à choisir des appareils facilement réparables. En effet, les équipements électroniques se verront attribuer un pictogramme d’une certaine couleur en fonction de leur note : vert foncé (excellente note), puis vert clair, jaune, orange, pour finir par rouge (produit peu ou pas réparable). Cela ne vous rappelle rien ? Le principe est le même que celui de l’étiquette énergie, qui va de A+++ (vert) jusqu’à D (rouge).
Quels sont les produits concernés par cet indice écologique ?
Les premiers appareils qui devront arborer leur indice de réparabilité sont les ordinateurs portables, les smartphones, les téléviseurs, les lave-linges à chargement frontal et les tondeuses à gazon électriques (robot, à batterie, filaires).
Par la suite, l’objectif est d’étendre cette réglementation aux autres objets électriques et électroniques.
Le site https://www.indicereparabilite.fr/ permettra de retrouver toutes les notes, dès leur publication.
Comment cette note de réparabilité est-elle calculée ?
Le ministère de l’Économie et des Finances ainsi que le ministère de la Transition écologique et l’ADEME ont rédigé un arrêté dans lequel ils expliquent le calcul de l’indice de réparabilité. On sait désormais qu’il reposera sur 5 critères :
- Documentation : est-ce que les documents permettant la réparation sont en libre accès ? combien de temps la notice d’utilisation et d’entretien est-elle disponible ?
- Démontabilité, outils, fixations : les pièces détachées sont-elles facilement démontables ? Quels outils sont nécessaires ? Quel est le type de fixation pour assurer l’assemblage ?
- Disponibilité des pièces détachées : combien de temps sont-elles disponibles ? Quels sont les délais de livraison ?
- Prix des pièces détachées : quel est le rapport prix des pièces/prix de l’équipement ?
- Critères spécifiques à la catégorie de l’équipement : par exemple pour un smartphone, le critère concernera la possibilité de réinitialiser ou pas le logiciel.
En fonction des réponses, les équipements recevront une note dans chaque critère et sous-critère. Celle-ci sera finalement ramenée sur dix pour obtenir l’indice de réparabilité. Le but est bien sûr de se rapprocher au maximum de 10 !