Les dangers de la surconsommation

Selon l’économiste Daniel Cohen, si la Chine avait le même nombre de voitures par habitant que les Etats-Unis, elle consommerait la totalité de la production pétrolière mondiale. Mais ne restons pas à l’échelle d’un pays et prenons un peu plus de recul : si tous les habitants de la Terre adoptaient le même mode de vie que les habitants des pays développés, il faudrait non pas deux, pas trois, mais cinq planètes Terre pour subvenir à nos besoins !

Et oui, c’est la triste réalité : 80% des ressources de la planète sont consommées par seulement 20% de la population. Vous l’aurez compris, le mode de développement de ce petit quart de personnes n’est pas généralisable à l’échelle de la planète, aussi bien d’un point de vue écologique qu’en termes de disponibilité des ressources. Et le gaspillage des ressources n’est malheureusement qu’une facette de la surconsommation. Les dégâts ne s’arrêtent pas là. Nous nous plaignons tout le temps d’acheter nos produits trop chers. Voyons ce qu’il en coûte vraiment.

Consommer d’accord, mais à quel prix ?

L’exploitation des ressources naturelles 

Si encore les pays développés utilisaient leurs propres ressources naturelles pour ce qu’ils consommaient. Mais non ! Ils vont les prendre à d’autres pays, et généralement les pays les moins développés. Non seulement ces pays voient leurs ressources abusées, mais ils ne récupèrent en plus qu’une infime partie des bénéfices liés à cette exploitation puisque la majorité file directement dans le compte en banque des entreprises qui en sont à l’origine.

L’utilisation de produits toxiques pour la production

Une fois extraites, ces ressources naturelles vont directement en zone de production dans les pays où la main d’œuvre est moins chère, des pays où même les enfants sont prêts à travailler très dur pour un salaire de misère afin de subvenir aux besoins de leur famille. Une autre des raisons pour lesquelles la main d’œuvre est moins chère est que les entreprises n’ont pas à s’embêter avec les normes sanitaires et sociales. Les personnes travaillant dans ces usines sont ainsi en permanence exposées à des produits chimiques hautement toxiques (par ailleurs utilisés en très grande quantité dans les produits que nous côtoyons et consommons au quotidien). Cela engendre pour ces personnes de nombreuses maladies comme le cancer, l’asthme, la stérilité…

Le but final : maintenir le consumérisme

C’est pour maintenir la société de consommation que les crises écologiques et sociales évoquées ci-dessus existent. Pour garantir des prix bas aux consommateurs, les entreprises sont obligées d’externaliser les coûts, c’est-à-dire de faire des économies sur toute leur chaîne de production. Voilà à quel prix nous consommons les produits qui arrivent dans les rayons de nos supermarchés. Et ce n’est pas fini.

Le gaspillage des produits et la pollution qui en résulte 

déchets TvSavez-vous que nous jetons 90% des produits que nous consommons après seulement six mois d’utilisation ? Parmi ces 90%, un tiers part à la déchetterie, un autre tiers est envoyé aux usines d’incinération et le dernier tiers seulement est recyclé. Dans les produits qui sont envoyés à la déchetterie, quelques pièces sont bien récupérées, mais la majorité part tout de même loin des lieux de consommation (où l’on n’en veut pas) et sont envoyés…

Vous avez deviné où ? Et oui, dans les pays du Tiers Monde encore une fois. Dégradation culturelle, dégradation écologique, dégradation des sols où sont enterrés les déchets entraînant leur inutilisation,… la liste des dommages est longue. C’est également ainsi que l’on a pu voir naître deux îles gigantesques de déchets dans le Pacifique, désastreuses pour l’écosystème maritime. Parlons maintenant des déchets envoyés aux usines d’incinération. La fumée qui résulte de l’incinération des déchets est fortement concentrée en CO2, grand responsable du réchauffement climatique, mais aussi en dioxines, molécules cancérigènes et toxiques. Ces molécules quand elles retombent sur le sol contaminent  notre agriculture, nos élevages et notre population. Les études menées sur ces molécules montrent qu’elles augmenteraient de 13% les chances de contracter un cancer.

Lutter contre la surconsommation

Un changement des mentalités 

Pour sortir de la spirale de la surconsommation, il faut un profond changement dans la mentalité des gens. Se rendre compte du dictat des marques et du fait que c’est la société qui nous persuade que l’on doit acheter plus pour  être heureux. Des études montrent d’ailleurs que depuis les années 50, époque de mise en place de la société de consommation, les gens sont de moins en moins heureux. Simple coïncidence ? Le fait est que le temps que l’on consacre au travail pour gagner plus d’argent dans le but d’acheter plus est du temps en moins que l’on consacre pour soi et sa famille.

Eduquer la population 

Il est fondamental d’informer la population sur les dangers de la surconsommation et de l’éduquer sur les bonnes pratiques à suivre. Parmi ces bonnes pratiques figure le recyclage, pratique qui commence à se mettre en place mais qui est loin d’être prise au sérieux dans tous les pays. Et plutôt que de jeter systématiquement, une autre pratique qui se doit d’être popularisée est la réparation. Il existe de plus en plus de sites dédiés où l’on peut trouver des pièces électroménager et toutes sortes de pièces détachées ainsi que des tutoriels vidéos d’aide à la réparation pour guider les apprenti-bricoleurs. Ce sont certes de petites choses mais qui, appliqués par tous, peuvent  réduire de manière substantielle le gaspillage.

 

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