En France, le maire effectue un mandat de six ans, un des plus longs de la République. C’est à la fois un agent de l’Etat et de la commune du fait de sa proximité avec les habitants. Les programmes des élections municipales de mars 2020 ont mis particulièrement en avant les enjeux primordiaux de la transition écologique. Le second tour a néanmoins été reporté, à cause de l’épidémie du coronavirus. Celui-ci se tiendra le 28 juin 2020 et c’est officiel : pas moins de 47 des 53 villes françaises de plus de 100 000 habitants sont concernés par ce deuxième tour. Alors quel est le rôle des maires dans l’écologie ?
La politique territoriale de la mandature 2020-2026
Le maire, un élu proche des habitants
Le 27 décembre 2019, la loi « Engagement et proximité » vise à revaloriser les droits des élus qui sont au cœur de la démocratie. En effet, le maire et son conseil municipal évoluent dans un cadre législatif et réglementaire de plus en plus complexe qui peut en rebuter plus d’un. De plus, la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) du 7 août 2015, a redéfini les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale et a renforcé les intercommunalités. Les maires restent toujours en première ligne avec un rôle majeur dans l’écologie. Élu de proximité, ils sont toujours aussi plébiscité par une majorité de Français. C’est pourquoi, depuis la COP21, un « collectif de maires pour le climat » français rappelle que les sociétés de plus de 5.000 employés doivent établir un « plan de vigilance ». Les risques doivent être identifiés afin de prévenir d’éventuelles atteintes menaces envers l’environnement.
Les effets du changement climatique déjà visibles
Les candidats aux élections municipales ont axé leurs programmes sur la transition écologique. Les effets du réchauffement climatique sont déjà visibles dans bien des régions. Les catastrophes naturelles comme les inondations et la sécheresse se multiplient. Les événements météorologiques sont de plus en plus violents créant l’érosion des sols, la montée des eaux, la fonte des neiges et des feux de forêts particulièrement destructeurs de la faune et de la flore. Ils ont un impact sur les cultures agricoles et les installations touristiques. Selon les régions, le changement climatique n’est donc pas une menace uniforme et peut entraîner des inégalités territoriales et sociales. C’est pourquoi les maires ont un rôle fort à jouer, afin de défendre les meilleures réglementations, pour protéger leur région.
Le rôle du maire dans l’environnement
Les actions au niveau communal
Le maire possède des pouvoirs de police afin de réprimer des auteurs d’infractions du style dépôts sauvages d’ordures, atteintes à la faune et à la flore, pollution de l’eau ou d’installations classées pour la protection de l’environnement, nuisances sonores… ils sont aussi responsables de la régulation de la publicité sur leur territoire et du respect du règlement sanitaire départemental. Alors, les candidats aux élections municipales s’engageant publiquement pour défendre l’écologie ont-ils réellement toutes les cartes en main pour agir ?
A vrai dire, l’Etat fixe les règles, la région planifie et c’est le bloc communal qui porte les projets. La transition énergétique doit être soutenue par les habitants mais il est parfois difficile pour les élus d’appliquer des principes purement écologiques allant par exemple à l’encontre du bien être (à court terme) des habitants.
Les leviers du maire
Le nerf de la guerre reste les moyens pour agir concrètement. Avec toujours plus dépenses à payer et une baisse des dotations de l’Etat, les actions sont difficiles à projeter sur le long terme et pas toujours visibles au cours du mandat. Et pourtant, les élus doivent diagnostiquer les effets du changement climatique sur leur territoire afin d’agir en conséquence.
- Transports : limitation de la vitesse et du stationnement, développement d’aménagements cyclables et des transports en commun, covoiturage.
- Alimentation et agriculture : préserver les terres nourricières, soutenir activement le développement de filières paysannes bio et locales, inciter les repas bio à la cantine…
- Étalement urbain : le PLU ou PLUI (Plan local d’urbanisme – intercommunal) évite la disparition des terres agricoles, aide à mener un combat pour la biodiversité et gérer les inondations en contrôlant l’artificialisation du territoire.
- Énergie : favoriser le développement des énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments, en particulier ceux de la commune.
- Déchets : éviter le gaspillage, favoriser le tri et le compostage avec les déchetteries, développer la consigne.
L’article 2 de l’Accord de Paris stipule de limiter le réchauffement à + 1,5°C d’ici 2030. Cet objectif est loin d’être atteint. Les élus municipaux, grâce à leurs leviers locaux et de proximité, ont un rôle important à jouer. Allons-nous observer une avancée de l’« Europe Écologie Les Vert » en France ?
Rendez-vous le 28 juin 😉