Un fond d’investissement à impact investie 5 millions d’euros pour répondre à un problème sociétal, encore plus visible durant le confinement : la réparabilité de nos appareils de la maison.
« Est-ce que mon produit est réparable ? », « Combien est-ce que ça va me coûter ? », « Est-ce que ça ne serait pas plus économique d’en racheter un neuf ? » … ces questions coûtent chères, à la fois aux consommateurs, à la fois à notre planète. Pourquoi ? car le premier réflexe lors d’une panne est d’appeler un réparateur professionnel dont le prix, se situe en moyenne autour de 120€, encourageant la plupart des consommateurs à jeter et remplacer.
Il existe une alternative, économique et écologique : « réparer soi-même ». Presque considéré comme un geste de révolte contre notre système économique actuel, autoréparer permet de diviser le coût de la réparation par trois et de ralentir l’effet de surconsommation. C’est pourquoi le fond d’investissement à impact Paris-Fonds-Vert, détenu par DEMETER, investit 5 millions d’euros dans les projets de l’entreprise Spareka, leader de l’aide à la réparation. L’objectif est d’accélérer le développement de solutions pour aider les particuliers à réparer eux–même leurs appareils au lieu de les jeter.
Des outils d’aide aux diagnostics et des pièces moins chères
A la question « De quoi avez-vous besoin pour réparer vous-même ? »,[1] posées par l’ADEME et Spareka lors d’une étude, les français répondent : de pièces disponibles rapidement et d’outils d’aide au diagnostic de panne. C’est donc à ça que vont servir ces cinq millions d’euros.
Premièrement, donner les moyens à chacun de devenir son propre réparateur grâce à des outils pédagogiques gratuits. Facile ! Spareka a déjà développé les diagnostics de panne en ligne pour les appareils les plus courants de la maison, comme la machine à laver, le four, le lave-vaisselle ou la cafetière. Fin 2021, l’entreprise aura développé ces mêmes outils pour tous types d’objets : multimédias, ameublement, jeux… Accessibles via l’appli et sur le site, les diagnostics de panne actuels ont déjà été utilisé 750.000 fois. Et plus d’une fois sur deux la réparation ne nécessite pas de pièce : le client détartre, débouche, manipule et répare sans frais ! Un autre axe est crucial pour les consommateurs : les tutos vidéo. Aujourd’hui la chaîne publie trois nouveaux tutos par semaine, accumule 1 million de vues par mois et 80.000 abonnés[2]. Bientôt, la chaîne s’étendra à tout ce qui peut être réparé et parlera toutes les langues. Grâce à ces outils, les clients du site ont déjà réussis à réparer plus de 900.000 appareils, et ce n’est qu’un début !
Deuxièmement, faire baisser le prix des pièces détachées. Logique, car le frein majeur à la réparation est le prix. Pour preuve, selon une étude de l’ADEME[3], un consommateur ne répare que si le coût total de la réparation représente moins de 30% du prix de son produit neuf. Si c’est plus, le propriétaire jette le produit et le remplace. Ainsi, pour diminuer le prix des pièces et les rendre accessibles directement aux particuliers, www.spareka.fr va devenir une marketplace spécialisée. En mettant en concurrence un nombre illimité de vendeurs sur une même plateforme, Spareka compte faire baisser les prix des pièces de 20% et garantir aux visiteurs un large catalogue, composé des meilleurs prix et meilleurs délais.
Réparer notre société
Lorsqu’on parle de déchets électriques et électroniques, notre poubelle mondiale annuelle pèse environ 45 millions de tonnes dont 4 millions tonnes produites en France[4]. C’est autant de nouvelles matières premières utilisées pour fabriquer de nouveaux appareils, en remplacement, alimentant le cercle vicieux et néfaste de la surconsommation. C’est pourquoi il est incontournable réparer avant de jeter.
Encourager une économie circulaire, priorisant la réparation et le réemploi des appareils, a plusieurs bénéfices. Le plus impactant est le bénéfice écologique de par l’allongement de la durée de vie des produits et la réduction des déchets. De nombreux acteurs doivent jouer le jeu : les fabricants ont pour responsabilité de concevoir des appareils durables et réparables ; les distributeurs d’orienter les consommateurs vers des produits vertueux ; les organismes publics doivent faire valoir le droit à la réparation, et enfin les consommateurs, maitres du jeu, doivent consommer de façon responsable.
Facilité l’autoréparation a aussi un impact positif sociétal. 80% des consommateurs ayant réparé une fois, répareront rapidement une seconde fois[5]. La fierté d’avoir ouvert et remis en marche son produit, tout seul, est souvent exprimée sur les réseaux ou en famille. Cette indépendance est cruciale. L’autoréparation permet de s’émanciper de la tutelle des fabricants, voulant, eux, garder la main sur les réparations des appareils de leur marques. Actuellement par exemple, les français sont confinés depuis plusieurs jours et font face à 16.000 pannes par jour. C’est aussi le nombre de personnes qui ont dû et su réparer seules, à l’aide d’un tuto ou d’un ami en visio et qui sont fières d’elles !
Cette levée de fonds, plus grosse levée de fonds du secteur, permettra à Spareka de motiver et encourager ces différents acteurs à prioriser la réparabilité, que ce soit à travers des partenariats, du conseil ou en apportant des solutions pédagogiques pour apprendre à réparer.
Sources :
[1] Etude de l’ADEME et Spareka en 2017 « Le comportement de français face à l’autoréparation »
[2] Chaine Youtube Spareka https://www.youtube.com/channel/UC0WEI2MU_cZnTDDqiI11tyg
[3] Étude réalisée pour le compte de l’ADEME : L’allongement de la durée de vie des produits
[4] https://www.planetoscope.com/dechets/1881-dechets-electroniques-deee-produits-dans-le-monde.html
[5] Etude de l’ADEME et Spareka en 2017 « Le comportement de français face à l’autoréparation »