Le recyclage est un processus long et coûteux, qui nécessite de nombreuses infrastructures et une main d’œuvre importante. Savez-vous ce qu’il advient de votre électroménager lorsque vous le déposez à la déchèterie ou dans un autre point de collecte ? Faisons le point sur le circuit de ce que l’on nomme les DEEE, ou déchets d’équipements électriques et électroniques.

Les obligations des producteurs

Le décret 2016-288 du 10 mars 2016 portant notamment sur les mesures relatives aux DEEE fixe des obligations aux producteurs. Pour être en règle, ceux-ci ont deux possibilités :

• Mettre en place un système individuel de collecte et de traitement (à noter qu’à ce jour, aucun système individuel n’a encore été approuvé) ;
• Confier la collecte et / ou le traitement des DEEE à un éco-organisme agréé.

La filière de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques est surveillée de près : un registre des producteurs est tenu par l’Ademe et recense les quantités d’équipements électriques et électroniques mis sur le marché, ainsi que les modalités de traitement mises en place par les producteurs.

Si les DEEE sont ainsi surveillés, c’est parce qu’ils contiennent des substances ou des composants très dangereux pour l’environnement, mais aussi parce que le potentiel de recyclage des matériaux qui les composent est très important : métaux ferreux et non ferreux, métaux rares, verre, plastique, etc.

Le travail des éco-organismes

Il existe à ce jour quatre éco-organismes agréés pour la collecte et le traitement des DEEE ménagers :

• Ecologic, qui prend en charge tous les DEEE hors matériel d’éclairage et panneaux photovoltaïques ;
• Ecosystem, fruit de la fusion entre Eco-systèmes et Récyclum, qui collecte et traite tous les DEEE hors panneaux photovoltaïques ;
• PV Cycle, spécialisé dans les panneaux photovoltaïques ;
• OCAD3E, un éco-organisme coordinateur.

La collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques

Les DEEE sont récupérés par ces éco-organismes auprès de différents points de collecte. Ils récupèrent votre matériel dans les déchèteries et les collectes de proximité, mais aussi auprès des acteurs de l’économie sociale et solidaire et du réemploi comme le réseau Envie.

Bon à savoir : les distributeurs sont dans l’obligation légale, d’après le Code de l’environnement, de vous proposer la reprise de votre ancien équipement lorsque vous en rachetez un similaire. La règle est la suivante : un appareil recyclé pour un appareil acheté.

L’objectif de toute cette organisation de collecte est de pouvoir diriger les déchets vers les centres de recyclage afin d’en extraire les matières premières qui seront à nouveau utilisées dans l’industrie.

Le traitement des déchets

Une fois collectés par les éco-organismes, les DEEE sont traités par filière : gros électroménager froid, gros électroménager hors froid, écrans, petit appareil ménager, lampes, panneaux photovoltaïques. Ils sont ensuite envoyés dans les centres de traitement et de valorisation.

Votre ancien électroménager est ensuite recyclé en six grandes étapes :

• Il est tout d’abord démantelé (les différents composants sont séparés) et dépollué (on en extrait les produits polluants).
• Les équipements sont ensuite broyés en petits morceaux.
• Une séparation électromagnétique permet d’isoler les éléments ferreux à l’aide d’aimants.
• Un tri optique permet, lui, de récupérer les cartes électroniques, qui font l’objet d’un autre procédé de recyclage.
• Les éléments métalliques non ferreux, comme le cuivre, sont séparés grâce à un procédé que l’on nomme les courants de Foucault.
• Enfin, une séparation des plastiques a lieu par tri densimétrique ou par tri optique

Le recyclage des appareils électroménagers contenant des gaz réfrigérants nécessite des précautions particulières : le broyage, par exemple, doit être réalisé dans un broyeur qui permet d’extraire et de contenir les gaz afin qu’ils ne contaminent pas l’atmosphère en contribuant à l’effet de serre.

Recyclage des déchets électriques et électroniques : un bilan en demi-teinte

Faute d’infrastructures en nombre suffisant, de main d’œuvre et de moyens techniques, le traitement et la valorisation des EEE restent insuffisants, bien qu’en progression.

Selon les derniers chiffres officiels publiés par l’Ademe pour l’année 2018, le taux de collecte était alors de 44,8 %. Sur les 1 928 995 tonnes d’équipements électriques et électroniques qui ont été mis sur le marché, 796 414 tonnes ont été collectées et 814 385 tonnes ont été traitées, soit seulement un peu plus d’un tiers.

La réparation et le réemploi sont une vraie nécessité pour réduire cette masse de déchets qui ne peuvent être tous traités et recyclés.