Alors qu’une enveloppe de 63 millions d’euros avait été allouée au Bonus Réparation pour encourager les Français à réparer, seul 4 millions aurait été dépensé depuis son lancement en décembre 2022. À l’heure où la société du tout-jetable est démantelée afin de préserver notre environnement, pourquoi une initiative aussi bénéfique et prometteuse n’a-t-elle pas encore rencontré de succès fulgurant ?
Le Bonus Réparation : Quésaco ?
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le « Bonus Réparation » est une aide financière mise en place par les pouvoirs publics dans le cadre de la loi anti-gaspillage (AGEC) de 2020 pour favoriser une économie circulaire. Le déploiement du Bonus Réparation est géré par les éco-organismes, Ecologic et Ecosystem en ce qui nous concerne pour les DEEE. L’objectif étant de lutter contre l’obsolescence programmée et inciter les Français à adopter une consommation plus responsable en optant pour la réparation.
Il s’agit d’un montant déduit directement de la facture d’une prestation de réparation dès lors que le client a fait appel à un réparateur labellisé QualiRépar pour un appareil éligible. Sous la forme d’un forfait variable selon le type d’appareil et la panne, les montants qui étaient alors de 10 à 45 € en 2023, passent de 15 à 60 € en ce début d’année 2024.
Liste des appareils éligibles en bas de page.
La réparation à distance : une vraie opportunité pour un Bonus au ralenti
Oui, le dispositif du Bonus Réparation a connu un démarrage timide. Sur l’enveloppe de 63 millions d’euros prévus jusqu’à fin 2023, seuls 6% auraient été utilisés. De nombreuses limitations ont entravé ce lancement parmi lesquelles : l’exclusion de la réparation à distance.
Attardons-nous sur ce point. La réparation à distance est à la réparation ce que la téléconsultation est à la consultation médicale. Il s’agit d’une des innovations majeures de son secteur et offre des bénéfices tant sur le plan économique qu’environnemental et social :
- Réduction des coûts de la réparation (jusqu’à 4x moins chère qu’une intervention à domicile), le coût étant le principal frein à la réparation d’après l’ADEME (notamment pour le petit électroménager et notamment dans l’actuel contexte d’inflation) ;
- Accès plus rapide pour les clients à un professionnel (quelques heures vs quelques jours) ;
- Couverture des territoires plus reculés avec un faible accès aux réparateurs ;
- Réduction des émissions de CO2 liées aux déplacements de techniciens ;
60% des pannes viennent de problèmes d’entretien et sont faciles à réparer soi-même avec les bons conseils et instructions prodigués. Cette innovation répond parfaitement aux besoins tout en conciliant les contraintes économiques, écologiques et sociales. C’est fort de cette conviction que Spareka s’est lancé dès 2019 et est devenu leader de la réparation à distance.
Malgré la liste des impacts positifs de la réparation à distance, son accès au Bonus Réparation aura pris un peu plus d’un an et ne sera effective qu’à compter du 1er février 2024.
À quel impact s’attendre ? L’alliance de l’aide financière proposée par le gouvernement via le Bonus Réparation et la solution de réparation à distance va rendre la réparation très attractive et de surcroit accessible à tous. En 2024, un nombre de 10 milles réparations par mois d’après nos estimations pourrait être atteint en 2025. À titre de comparaison, en 2018, les téléconsultations sont devenues éligibles au remboursement par la Sécurité Sociale. En 1 an, le nombre de téléconsultations mensuelles remboursées atteignait le seuil des 12 milles et ce dans une monde pré-Covid et sous de très fortes restrictions qui furent levées plus tard.
Au vu du montant moyen du Bonus versé par réparation, 24€ d’après une étude publiée récemment par l’association CLCV, un rythme de 10 milles réparations à distance par mois permettrait d’atteindre près de 3 millions d’euros de Bonus Réparation versés aux Français pour réparer davantage. Soit de doubler quasiment le montant par rapport à la totalité du Bonus versé en 2023.
Tous les leviers sont nécessaires pour dynamiser le Bonus
Évidemment, c’eut été trop beau ! Bien qu’on ne puisse que se réjouir qu’un service aussi innovant et bénéfique aux Français soit désormais rendu plus abordable grâce au Bonus Réparation, l’ouverture du Bonus aux réparations à distance ne pourra pas, à elle seule, faire décoller le programme au niveau de sa dotation. D’autres leviers, déjà identifiés, sont à actionner.
Grâce au remarquable travail d’associations telles que HOP (« Halte à l’Obsolescence Programmée ») ou aux organisations professionnelles telles que FEDELEC et la FRADD, grâce au dynamisme insufflé par le gouvernement, des verrous importants ont été levés en ce début d’année parmi lesquels :
- Le doublement du Bonus Réparation sur 5 nouveaux appareils : téléviseur, lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, et aspirateur (l’aide pouvant monter jusqu’à 60€ pour le téléviseur) ;
- La réparation des écrans de smartphone maintenant éligible (un coup de pouce de 25€) ;
- 24 nouveaux appareils éligibles à l’aide à la réparation ;
- Augmentation de 5€ sur une liste de 21 appareils ;
- Majoration de 20% lorsque les pièces utilisées sont issues de l’économie circulaire ;
- Le seuil de déclenchement du bonus pour les ordinateurs portables passe à 150€ contre 180€ l’an passé ;
- La réparation à distance sera éligible au Bonus à partir du 1er février 2024.
Pour autant, il reste des points de blocage significatifs. La notoriété du Bonus auprès du grand public est l’un d’entre eux. Inutile de commander une étude pour s’en rendre compte, il suffit de demander autour de soi : les Français ignorent tout de ce dispositif auquel ils ont droit. Un effort de communication est à déployer au plus vite pour sensibiliser et créer les réflexes que le Bonus vise à distiller. Autre point bloquant : certaines restrictions continuent de peser sur l’étendue du dispositif.
Nous sommes persuadés que la combinaison de l’aide gouvernementale et des indiscutables bénéfices de la réparation à distance représente une opportunité. Non seulement pour les consommateurs qui voudront agir pour la planète et leur pouvoir d’achat, mais également pour les différents acteurs de ce projet, qui permettra de changer notre quotidien en le rendant plus durable.
Depuis des années, chez Spareka, nous croyons fermement en la puissance de la réparation à distance pour prolonger la vie utile de nos appareils électroniques et contribuer à la préservation de notre planète. À travers notre mission, nous voulons prouver que réparer c’est possible et plus avantageux que l’achat de neuf.
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